p. leminski

en français

 


Traductions de poémes en DISTRAITS, NOUS VAINCRONS
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Paulo Leminski est né en 1945 dans la ville de Curitiba, état du Parana, au sud du Brésil. Métis de père Polonais et mére noire, il état poéte touche à tout et à traversé plusieurs domaines: poésie, prose, traduction, publicité, arts grafiques, bande-dessinée, télevision, musique populaire. Il a été également professeur d'histoire et ceinture noir de judo. Il débute comme écrivain pour le magazine Invention, du groupe concretiste de São Paulo en 1964 à l'age de 18 ans. Pendants les années 60, 70 et 80, il a ses côtes plusieurs générations de poétes, écrivains et artistes. Sa maison, dans le quartier du Pilarzinho, est devenu un lieu de rendez vous informels et de "pérégrination". Tout le monde voulais voir Leminski, tant les anonymes que les stars, comme Caetano Veloso, avec qui il a fait des chansons. Il a fait part de l'avant- garde de la poésie brésilienne, il a écrit et traduit des haikus, il a crée des vers libres, il a biographié des personnages inouï, comme Jesus, Trotsky, Bashô et Cruz Souza. Il a produit une œuvre multiple dans laquelle on peut remarquer Catatau, un grand flot naratif joycéin, considéré comme son œuvre mythique. Bohémien assumé, il est mort en 1989.

 


 


Merde et l’ôr


la merde c'est crado
cependant il n'y a rien
que soit plus beau
qu'une crotte de chien


chient les riches et les prêtres
chient les rois et les fées
mais il y a pas de merde a comparer
avec la merde du bien aimé




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Dernier Avertissement S'il m'arrive quelque chose informez ma famille ce fut ainsi, ainsi c'était fallait que soit douloureux ce processus de naître fallait que soit comme deux cette peur de ne pas être fallait que soit mysterieux cette façon de disparaître un poéme, par exemple si quelque chose s'entremettre il se trouve que soit un indice ou que je n'ai pas fini de le transmettre
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Amnésie Nostalgique a un ami qui a perdu la mémoire Mémoire c'est une chose recente Même hier ce n'était pas si frivole? la chose est venu avant ou avant, c'était la parole? Quand ou perd les remisnescence pas grand chose se perd les nuages, sont blanches La mér? Toujours vert.
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Amnésie Nostalgique (Version 2) a un ami qui a perdu la mémoire La mémoire, chose récente Jusqu'hier, n'était pas si frivole? La chose est arrivé avant, ou, avant, était la parole? Quand on perd les reminiscences, pas grand chose on perd. Les nuages, sont blancs. La mer? Toujour verte.
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Au pied de la peine–la plume tout sale d’encre le scribe rentre à la maison la tête pleine de phrases d’autrui phrases toute faites lettres laides lignes jolies la peau brûle les mots oubliés formes fourmis tous les mots de la tribu pour elles a echangé la vie jours lumières aubes aujourd’hui quand je rentre à la maison page en blanc et em braise et l’aile qui s’en va bute contre le néant – le rien avec tout dedans part
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un homme qui a mal un homme qui a mal est plus élégant marche sur les côtés comme s’il arrivait en retard allait de l’avant il porte le poids de la douleur comme s’il portait des médailles une couronne un million de dollars ou des choses qui en vaillent opiums édens analgesiques ne me touchez pas cette douleur elle est tout ce qui me reste souffrir sera ma dernière oeuvre
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Profession de fievre quand il pleut, je pleus – je pleuvois il fait beau, je fais, la nuit, je nuis, il y a dieu, je prie, il n’y en a pas, j’oublie, il pleut encore, encore, je pleus – je pleuvois, je siffle dans le vent, d’ici je me vois, me voilà, geste en mouvement
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Voyage au bout de la nuit la poitrine ensanglantée de vérités je roule dans la rue cette tête chauve et aveugle ne sert plus au diable qui la porte
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Blade Runner waltz En mille neuf cents quatre-vingt et toujours ah, quels temps ceux-là nous dansons au clair de la lune, au son de valse La perfection de l’Amour à travers la douleur et le renoncement Nom, j’avoue, un peu long, mais les temps, ce temps-là, ah, on ne fait plus de temps Comme autrefois. Ça ou c’étaient des heures des journées enormes, semaines, années, minutes mille ans, et toute cette fortune-là à temps on la dépensait avec des bêtises, aimer, rêver, danser au son de valse, des fausses valses de si immense nom lent qu’on dansait em septembre ............... (En mille neuf cents quatre-vingt et toujours)
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Bien au fond au fond, au fond, bien au fond, on aimerait voir nos problèmes reglés par décret à partir de cette date, ce chagrin sans remède est considéré nul et sur lui - silence perpétuel éteint par loi tout le remords maudit soit celui qui regarde en arrière, là en arrière il n'y a rien et rien de plus mais des problèmes ne se règlent pas, les problèmes ont une grande famille, et les dimanches ils vont se promener le problème, madame et les autres petits problemots - problemets
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Des noms en moins Un nom plus un nom égal à un nom des noms moins, des noms plus. Moins c'est plus ou moins, ni tous les noms sont égaux. Une chose est la chose pair ou impair, autre chose est le nom, pair et pair, portrait de la chose quand limpide, chose que les choses laissent en passant. Nom de bête, nom de mois, nom d'étoile nom des mes amours, noms animaux, la somme de tous les noms, ne sera jamais une chose, plus jamais. Des villes passent. Seuls les noms restent. Quelle chose fait mal dans le nom qui n'a pas de nom qui compte ni chose à être contée?
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Passe l'expression Ces dits artefacts qui diraient mon angoisse, il y en a de celles qui viennent faciles, il y en a beaucoup difficiles. Des fois c'est du verre brisé, TESSON DE VERRE des mois c'est comme un cri, des fois je ne doute même pas, je doute plus des jours j'y crois. Alors nous serons tous des génies quand les latrines du monde vomiraient en retour tous les papiers culs hygiéniques
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Distance minimes un texte chauve-sourisse s'oriente par echos un texte texte aveugle un echo anti anti anti antienne un cri dans le mur mur mur revient mûr mûr mûr avec moi avec avec avec soi entendre c'est voir si si si si si ou si si me lui te suis?
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Adminimystère Quand le mystère arriverajá il va me trouver endormi, moitié samedi, l'autre moitié, dimanche. Qu'il n'y ait ni son ni silence, quand le mystère augmentera. Silence est chose sans sens, je ne cesse pas d'observer. Mystère, ce, à quoi je pense, Plus longtemps, moins lieu. Quand le mystére reviendra, Que mon sommeil soit si libre, qu'il n'y ait pas d'effroi au monde qui puisse me soutenir. Minuit, livre ouvert. Des phalènes et des moustiques atterrissent sur le texte incertain. Serait-il le blanc de la feuille, lumière qui ressemble à un objet? Qui sait c'est l'odeur du noir, qui tombe là-dessus comme un reste? Ou les insectes auraient-ils découvert des liens de parenté avec les lettres de l'alphabet?
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Amour Battant Quand je t'ai vu j'ai eu un éclair brillant c'était comme si je regardai dans un diamant et mon regard prenait milles faces en un instant Il suffit d'un instant pour avoir un amour battant
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Tout est déjà dit tout est déjà dit dans un jardin jadis fernando uma pessoa j’ai perdu ma vie par délicatesse ? oui rimbaud moi aussi
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L’être avant la lettre la vie en close c’est une autre chose c’est lui c’est moi c’est ça c’est la vie des choses qui n’ont pas un autre choix
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Pierre tombale 1 épitaphe pour le corps Ci-gît un grand poète. Il n’a rien laissé par écrit. Ce silence, je crois, sont ses œuvres complètes.
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Pierre tombale 2 épitaphe pour l’âme ci-gît un artiste maître en désastres vivre avec l’intensité de l’art l’a mené à l’infarctus que dieu ait pitié de ses déguisements
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L'ex-étranger passager solitaire le cœur pour cible toujours le même, tantôt autre pointe ta flèche, sagittaire, vers le centre de la galaxie
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V, comme voyage voyager me laisse l’âme plate près de tout loin de chez moi. chez moi, était la vie celle qui, en voyage voyageait, belle et endormie. la vie voyageait mais moi je ne voyageais pas car tout voyage n’est fait que de départs.
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vous pouvez vous garder la réalité ce truc flippant où rien ne va je veux vivre pour de vrai à moi le cinéma américain
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Si l’encens était de la musique cette volonté d’être exactement ce que l’on est devrait nous mener ailleurs
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L’art du thé pas plus tard qu’hier j’ai invité un ami pour être en silence avec moi il est venu un peu par hasard il n’a pratiquement rien dit et on en est resté là
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Haicais/Haïkus rideaux en soie le vent entre sans permission
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après-midi de vent même les arbres veulent s’abriter
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la pluie vient d’en haut ils courent comme si elle leur venait après
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une montre arrêtée l’oreille surprend le tic tac passé
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deux feuilles accrochées à mes sandales l’automne aussi veut marcher
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Orage (tempête) cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti si sentimental
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Midi midi trois couleurs j’ai dit vent et toutes les fleurs sont tombées
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Raison d’être J’écris. Voilà. J’écris parce qu’il le faut il le faut parce que j’ai la tête qui tourne. Cela ne regarde personne. J’écris parce que le jour se lève, et que les étoiles là-haut dans le ciel sont comme des lettres sur papier quand mon poème m'assombrit. L’araignée tisse ses toiles. Le poisson embrasse et mord ce qu’il voit. J’écris, moi, c'est tout. Faut-il qu’il y ait une raison?
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tu t’arrêtes afin de regarder ce qui t’attend seul un nuage te sépare des étoiles
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Cœur cœur HAUT dessous il est écrit FRAGILE
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Les choses les choses ne commencent pas par un conte ni finissent par un
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Il est une fois je ne commets jamais la même erreur deux fois je la commets deux trois quatre cinq six fois jusqu’à ce que cette erreur comprenne que seule l’erreur compte
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Marcher et réfléchir Marcher et réfléchir un peu, car je ne sais pas réfléchir autrement. Trois pas, et ça y mes jambes réfléchissent déjà. Vers où vont ces pas ? Au-dessus, en-dessous ? Au-delà ? Ou qui sait se défont-ils au moindre vent sans laisser de trace ?
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Vertduration Subitement je me rappelle du vert La couleur verte La plus verte couleur qu’on a La plus joyeuse La plus triste Le vert que tu revêts Le vert que tu revêtait Le jour où je te vis Le jour où tu me vis Subitement j'ai vendu mes enfants A une famille américaine Ils ont des voitures Ils ont de l´argent Ils ont des maisons Et l´herbe est cool (bacana) Uniquement ainsi ils pouvent revenir Et bronzer sous le soleil de Copacabana
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Merci au groupe de traducteurs! Alexandra Moreira da Silva, Angela Heymann, Betch Cleinnan, Celso Libanio, Giovana Soar, Ilda Mendes, Ivan Justen, Izabella Borges, Jean Paul Giusti, Luciana Botelho et Thomas Quillardet

 

 

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